Anorexie mentale

37cab0b292 86103 tcaL'anorexie mentale est un trouble des conduites alimentaires dans lequel trois critères importants sont présents:

-un changement dans la façon de s'alimenter (restriction alimentaire, jeûne, évitement de certains aliments, refus de s'alimenter) associé ou non à certaines pratiques pour perdre du poids (vomissements auto-provoqués, prise de laxatifs, de diurétiques, de coupe-faim, pratique intensive et excessive d'activité physique) menant à une perte de poids ou un ralentissement de la croissance . Le poids corporel  est alors nettement inférieur à ce qui serait attentdu pour l'âge, le sexe et la taille d'une personne  (Soit un indice de masse corporel inférieur à 17.5kg/m2)

-une peur de prendre du poids, 

- une perception de son corps qui est altérée (refus ou incapacité de reconnaître sa maigreur, perception biaisée de son corps) et qui influence l'estime de soi de la personne ( sentiment d'avoir le contrôle sur son corps par le contrôle du poids et peur intense de grossir).

L'anorexie touche 1 homme pour 9 femmes. Elle débute généralement à l'adolescence, deux pics d'apparition sont connus, vers 12 ans et vers 16 ans. Néanmoins, il existe des formes d'apparition plus tardives, souvent en réaction avec un événement de vie tel qu'un deuil, un mariage, une grossesse chez des personnes qui avaient présenté un épisode plus tôt à la limite du diagnostic. 

L'anorexie mentale est un trouble psychiatrique sérieux et sévère dans la mesure où ses conséquences physiques, psychiques, cognitives, sociales et familiales sont importantes. C'est le trouble psychiatrique le plus létal, 10% des personnes souffrant d'anorexie décèdent. 

Les complications somatiques sont nombreuses:  perte de cheveux, étourdissements ou évanouissements, décoloration bleuâtre des doigts, apparition d'un lanugo ( duvet sur la peau), aménorrhée (absence de menstruations), diminution de la testostérone chez les hommes, nausées, constipation, sécheresse de la peau, bradycardie ( ralentissement du rythme cardiaque), diminution de la tension artérielle, déshydratation, ostéopénie et ostéoporose,  intolérance au froid, anémie, gonflement des bras ou des jambes, infertilité...

Au niveau psychique, on retrouve des comorbidités psychiatriques fréquentes. les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) chez  15 à 31 % des personnes ; la phobie sociale ;la dépression chez  60 à 96 % des personnes à un moment ou l'autre de la maladie, le risque suicidaire est également important dans ce trouble.

Les conséquences cognitives peuvent se percevoir au niveau des obsessions pour la nouriturre et la silhouette. Kate Tchanturia au King's College London parle de manque de flexibilité cognitive chez les personnes qui souffrent d'anorexie mentale. En effet, elles ont des difficultés à changer leurs routines ou encore à faire face à l'imprévu. Citons également, les difficultés de concentration et de mémorisation qui peuvent survenir du fait du déficit d'énergie. Un ralentissement psycho-moteur n'est pas rare, surtout si l'anorexie est associée à un trouble dépressif.

En ce qui concerne les aspects sociaux et familiaux, il n'est pas rare de voir les personnes souffrant d'anorexie de restreindre leurs intérêts au contrôle de leur alimentation et de leur poids. Ainsi, les activités précédemment investies peuvent peu à peu être délaissées et l'isolement ou le retrait social se met en place. Au niveau de l'entourage social/familial,  si au début la perte de poids peut être valorisée par des compliments ou encouragements, cela devient rapidement une source de conflits importants au sein des familles.

La prise en charge de l'anorexie est complexe et longue. Néanmoins, il est évident que plus la prise en charge est précoce, meilleur sera le pronostic.